"Paroles animales"
Un beau livre à offrir
Editions Marie-Simone.fr www.mariesimone.fr
format : 14.8 cm par 21 cm
80 pages
11 nouvelles illustrées sur la condition animale
des liens avec les associations de protection des animaux
Achevé d'imprimer en France en avril 2021 pour le compte de
l'auteure Opportune Coste
Dépôt légal avril 2021
ISBN : 978-2-9576751-0-4
extraits
"La lumière, immense, s'étale paresseusement sur le glacier.
La banquise présente son miroir givré aux rayons du soleil, fière de sa blancheur comme d'une victoire sur le temps; l'insolence de sa pureté bleutée dresse le vent glacial à l'assaut de ses reliefs neigeux.
A l'est du fjord, l'Exxon Valdez couché sur le flanc, agonisant, laisse ses entrailles déverser mollement le poison précieusement stocké dans ses profondeurs..."
"Le
grondement des grands fauves en quête de nourriture résonne comme
un gong étouffé. Le peuple zèbre serre ses rangs, protégeant les
plus faibles à l'intérieur du troupeau.
Alignés comme les pans d'une muraille, les buffles font front, impassibles, certains de la force de leur cuirasse.
La nuit s'approche, majestueuse.
Terre merveille... Je t'aime !"
"Mes volcans se sont mis à fumer tout autour de mon équateur jusqu'à ce que la lave de ma douleur, si longtemps contenue sous mon écorce, jaillisse de tous mes pores volcaniques en gerbes bouillonnantes et destructrices.
Presque spectatrice, j'assiste à cette vague de destruction incontrôlable ; je n'ai plus aucune maîtrise de mes réactions allergiques.
De mon noyau jusqu'à ma surface les tremblements se propagent ; je tousse, j'éternue, je frissonne, la fièvre me submerge, mon grand corps bleuté refuse de succomber.
C'est au-delà de mes forces, je ne pourrai pas faire cesser mes réflexes de rejet..."
"Depuis
de générations, cette crainte de l'humain se transmet d'un
individu à l'autre.
Une crainte ancestrale, ancrée au plus profond de nos cellules ...
Mon premier contact avec un être humain, quelques heures après ma venue au monde, se résume à cette sensation d'arrachement à la vie.
Je titubais encore sur mes pattes incertaines, lorsque l'humain s'est approché, m'a passé un collier autour du cou et du nez, et m'a brutalement arraché au pis chaud et réconfortant de ma mère.
Tandis qu'il m'emportait, j'ai pu entendre ma mère gémir : »Adieu petit, comme tous les autres, je ne te reverrai jamais ... Prends garde à eux ! »"